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Photo délivrée sous licence gratuite, auteur [Saad Chaudhry](https://unsplash.com/@saadchdhry)

Un jour, Bauci, qui n'avait aucune envie de renoncer, fatigué de ses "non", a profité d'une distraction de Philémon pour pouvoir enfin sortir avec elle sans plus d'excuses. Un dimanche de mai, il l'a rencontrée au bord de la mer, marchant avec ses amis. Ils n'ont pas manqué l'occasion de se retrouver et de terminer la journée en bonne compagnie. Ainsi, avant que Philémon ne se prépare à rentrer chez elle, Bauci a secrètement glissé ses lunettes dans le sac à dos de Philémon. Le lendemain, il l'a appelée : "Salut Fì. Qu'est-ce qu'il y a ? Ecoute, je ne sais pas si tu te souviens... mais hier, ne sachant pas où mettre mes lunettes, je les ai mises dans ton sac à dos et je les ai oubliées. J'en ai besoin maintenant, alors je dois venir les récupérer. Un stratagème astucieux que celui de l'intrépide Bauci. A ce moment-là, Philémon n'avait plus d'excuses pour dire non et ils ont décidé de la date et du lieu du rendez-vous. Ils sont allés dans un bar pour prendre un apéritif et ont passé quelques heures ensemble. Le fait que Philémon soit toujours plongé dans ses pensées sombres et angoissantes la faisait paraître distraite et désintéressée aux yeux de Bauci. En ce sens, il a conclu de cette rencontre qu'il n'y avait aucune raison de continuer dans cette affaire. 

Plus les jours passaient, plus Philémon montrait des signes de son rétablissement psychologique. Par un effet inversement proportionnel, elle et Bauci ont commencé à se sentir de moins en moins bien. Philémon a poursuivi sa renaissance, devenant chaque jour un peu plus une personne nouvelle et vivante, enfin capable d'agir et de raisonner avec lucidité. Il n'avait cependant jamais cessé de penser à Bauci. Il n'a pas compris l'intérêt d'entamer une relation avec lui, car il était assombri par son état d'esprit jusqu'alors négatif. Cependant, le Bauci a apporté un souffle d'espoir dans sa vie et l'envie de croire et de faire confiance aux gens à nouveau. Cette fois-ci, emportée par la positivité, elle a décidé de se manifester, lui offrant des invitations à sortir, que Bauci refusait toujours avec diverses excuses. En fait, ils n'étaient plus en contact depuis un certain temps, ce qui la rendait suspecte. Même, chaque fois qu'ils se rencontraient quelque part, il l'évitait délibérément. Philémon n'a pas cherché d'explication à cela et a définitivement cessé de le chercher. Elle ne peut se permettre des soucis qui pourraient déstabiliser son équilibre précaire et décide de rester concentrée pour ne pas se perdre de vue. Elle a donc laissé la situation suivre son cours, se convainquant que Bauci était une personne ordinaire, comme tant d'autres, de celles capables de gonfler les situations puis de les dégonfler à volonté : un vendeur de fumée, en somme. 

Quelques semaines plus tard, le mystère a été révélé. Philémon était à une fête d'été avec sa sœur Naiades, qui, étant au courant de l'histoire de Bauci, a remarqué sa présence simultanée au lieu de divertissement. Naïade se rendit immédiatement chez Philémon pour lui annoncer ce qu'elle venait de découvrir : oui, Baucis était fiancé, il était à la fête en heureuse compagnie. Philémon a ainsi pu enfin se rendre compte des véritables motivations de Bauci à adopter une attitude de rejet à son égard. Cependant, ce fait ne la contrarie pas outre mesure : sa priorité reste son équilibre intérieur, qui ne doit pas dépendre de personnes ou de faits extérieurs. Elle a été un peu blessée et a immédiatement mis son cœur au repos. Dans les jours qui ont suivi, cependant, l'image de Bauci traversant la pièce main dans la main avec sa petite amie ne l'a pas quitté une minute. Il a essayé de l'accepter en y réfléchissant bien. Philémon a commencé à considérer Bauci comme une occasion perdue, à tel point que le soir, avant de s'endormir, en pensant à lui, elle se souvenait toujours d'un vieux dicton : " Dans la vie, il y a ceux qui souhaitent, il y a ceux qui méprisent et ceux qui meurent en souhaitant ". 

Oui, Philémon se sentait comme une de ces personnes qui, dans la vie, sont d'abord méprisées, puis désirées jusqu'à la mort. Elle ne s'est certainement pas blâmée et a simplement assumé la responsabilité de ses décisions qui l'ont conduite à se retrouver dans cette situation précise. Sic stantibus rebus - comme diraient les Latins - elle est entrée dans un état de résignation, c'est pourquoi elle n'attend plus rien de Bauci et continue à mener sa vie avec la sérénité qui s'impose. Il commença à penser que, de toute évidence, Bauci n'était qu'une personne de passage sur le chemin de son existence, une de celles qui ne laissent leur empreinte que parce que nous savons nous forger une armure défensive contre les adversités de la vie, un bouclier qui nous apprend à esquiver les déceptions que nous envoient les fausses personnalités dépourvues de sensibilité d'âme. Elle a également commencé à se demander quand elle pourrait connaître le véritable sentiment d'amour, convaincue que Dieu avait qui sait quel projet de vie en réserve pour elle et confiante que, tôt ou tard, il lui présenterait l'homme de sa vie.  Philémon, en effet, a rêvé d'une histoire d'amour digne d'un conte de fées (le concept de "conte de fées", dans ce sens, est subjectif et purement personnel) qui, aussi puéril que cela puisse paraître, reflète les pensées de toutes les femmes. Elle aurait aimé partager des moments avec quelqu'un, un complice qui l'impliquerait et qui, à son tour, se sentirait tellement impliqué qu'il pourrait orner sa vie. Maintenant que son existence était une image parfaite, il lui manquait à choisir le cadre le plus approprié. Cependant, Philémon ne désespère pas de trouver un homme à tout prix : elle était parfaitement bien toute seule, car elle avait commencé à se sentir bien dans sa peau. Être content ne lui aurait pas convenu.

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# ENGLISH VERSION

CHAPTER II

One day, Bauci, who had no desire to give up at all, tired of her 'no's', took advantage of a distraction on Philemon's part so that he could finally go out with her without any more excuses. One Sunday in May, he met her on the seashore walking with her friends. They did not miss the opportunity to get together and end the day in good company. So, before Philémon prepared to go home, Bauci secretly slipped her glasses into Philémon's backpack. The next day he called her: 'Hi Fì. What's up? Listen, I don't know if you remember... but yesterday, not knowing where to put my glasses, I put them in your backpack and then forgot about them. I need them now, so I have to come and get them back. A cunning stratagem that of the fearless Bauci. At that point, Philemon had no more excuses to say no and they decided on the time and place of the appointment. They went to a bar for an aperitif and spent a couple of hours together. The fact that Philemon was still engrossed in her dark and distressing thoughts made her appear distracted and disinterested in Bauci's eyes. In this sense, he concluded from that meeting that there would be no reason to continue in this affair. 

The more days passed, the more Philemon showed signs of his psychological recovery. By an inversely proportional effect, she and Bauci began to feel less and less. Philemon continued his rebirth, becoming more and more a new and living person every day, finally able to act and reason with lucidity. He had, however, never stopped thinking about Bauci. He did not understand how worthwhile it was to start a relationship with him because he was clouded by his hitherto negative state of mind. However, Bauci had brought a breath of hope into her life and the desire to believe and trust in people again. This time, gripped by positivity, she decided to come forward, offering him invitations to go out, which Bauci always turned down with various excuses. In fact, they had not been in touch for some time now and this made her suspicious. Even, whenever they casually met somewhere, he would purposely avoid her. Philemon did not seek any explanation for this and definitely stopped looking for him. She could not afford worries that could destabilise her precarious equilibrium and decided to stay focused in order not to lose sight of herself. So, she let the situation go to its fate, convincing herself that Bauci was an ordinary person, like so many others, of those capable of inflating situations and then deflating them at will: a salesman of smoke, in short. 

A few weeks later the mystery was revealed. Philemon was at a summer party with his sister Naiades, who, being aware of Bauci's story, noticed his simultaneous presence at the entertainment venue. Naiad immediately went to Philemon to tell her what she had just discovered: yes, Baucis was engaged; he was at the party in happy company. Philemon was thus finally able to realise what Bauci's real motives were in adopting a rejecting attitude towards her. However, the fact did not upset her too much: her priority remained her inner balance, which was not to depend on external people or facts. She was a little hurt and immediately put her heart at rest. In the days that followed, however, the image of Bauci walking across the room hand in hand with his girlfriend did not leave him for a minute. He tried to come to terms with it through due reflection. Philémon began to see Bauci as a lost opportunity, so much so that at night, before going to sleep, thinking about him, she was always reminded of an old saying: "'in life there are those who wish, there are those who scorn and those who die wishing.' 

Yes, Philemon felt like one of those people who in life first despised and then desired until death. She certainly did not blame herself and merely took responsibility for her decisions that led her to be in that precise situation. Sic stantibus rebus - as the Latins would say - she entered a state of resignation, which is why she stopped expecting anything else from Bauci and continued to carry on with her life with due serenity. He began to think that, evidently, Bauci was just a person passing through on the path of his existence, one of those who leave their mark only because we can forge a defensive armour against the adversities of life, a shield that teaches us how to dodge the disappointments hurled at us by false personalities lacking in sensitivity of soul. She also began to wonder when she would be able to experience the true feeling of love, convinced that God had who knows what life project in store for her and confident that sooner or later He would introduce her to the man of her life.  Philemon, in fact, dreamed of a fairytale love story (the concept of 'fairytale', in this sense, is subjective and purely personal) that, as childish as it may sound, reflects the thoughts of all women. She would have liked to share moments with someone, an accomplice who would involve her and who, in turn, would feel so involved that he could adorn her life. Now that her existence was a perfect picture, she lacked to choose the most suitable frame. However, Philemon did not despair of trying to find a man at all costs: she was perfectly fine on her own, because she had begun to feel good about herself. Being content would not have suited her.


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